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Crossfit Brussels répond à nos questions

Yves (Coach Nutrition Paleo/Zone) et Vincent (Coach et co-fondateur de la salle) ont bien voulu répondre à notre questionnaire, réalisé avec la participation des membres du forum play-musculation.
Merci à eux d’avoir pris sur leur temps pour répondre de manière exhaustive et impliquée à nos questions pour play-fitness.

DEVELOPPEMENT ET GESTION D’UNE SALLE DE CROSSFIT

Comment avez-vous connu le Crossfit ? Quelle a été l’élément déclencheur pour passer de pratiquant à responsable de salle ?

Yves : J’ai connu le CrossFit par hasard, il y a quelques années, avec un article dans « Muscle & Fitness » (un reportage dans la salle d’Andy Petranek !). Je pratiquais la musculation classique, mais en cherchant des méthodes et des exercices plus fonctionnels, plus naturels aussi. J’ai testé. J’ai souffert. J’ai aimé. Et petit à petit, je m’y suis mis.
Souvent, je me dis que c’est étrange comme un article peut, au final, transformer une vie. J’étais sociologue et enseignant. Maintenant, je travaille principalement dans le domaine du coaching, du CrossFit et de l’alimentation paléo.

Vincent : J’ai découvert le CrossFit également par hasard, en 2009 si mes souvenirs sont exacts, lors d’un entraînement de Boxe thaïlandaise. L’entraîneur me parlait d’une nouvelle méthode d’entraînement qui faisait déjà fureur aux USA dans le milieu des sports de combat.
A partir de ce moment, j’ai commencé à me renseigner sur Internet et à faire mes premiers Wods. Mon corps a été choqué !
De manière anecdotique je me souviens d’un Wod que nous avions réalisé à plusieurs dans une salle de Fitness classique, l’entraînement c’était Murph (1mile run, 100 tractions, 200 pompages, 300 squats, 1 mile run). Il nous a laissé des souvenirs douloureux pendant 1 semaine !

L’histoire de CrossFit Brussels est assez simple : nous avions, Geoffrey Vilers et moi-même, ouvert un petit studio de Personal Training en 2009. Ce studio faisait à peine 66m2…Quelques mois plus tard nous passions notre certification CrossFit Level 1 et nous intégrions le CrossFit aux entraînements de nos clients. Le succès fut fulgurant et quelques mois plus tard nous devions chercher une autre salle plus grande.
Nous avons déménagé dans un ancien entrepôt de 400m2 et 8m de hauteur, ce qui rappelait l’aspect brut des salles CrossFit aux USA.
Un an plus tard, vu le succès croissant, nous agrandissions l’espace. Notre salle fait actuellement 800m2.
Nous sommes maintenant 4 associés à gérer le club : Geoffrey Vilers, Yoann Vanbeek, William Gonzalez et moi-même, Vincent Stautemas.
Yves Patte travaille également pour la salle en tant que coach et Community Manager. Il s’occupe de toute la communication de CrossFit Brussels.

A combien estimez-vous le cout d’ouverture de votre salle ? Quels ont été les problèmes importants rencontrés pour son ouverture ? (banque, locaux, etc)

Vincent : Au niveau des coûts d’ouverture, tout dépend de 2 choses, à savoir le montant du loyer et le nombre de clients que l’on veut entraîner en même temps dans un entraînement. Ceci dépend évidemment de la surface de la salle.
Nous avons eu la grande chance d’avoir déjà pas mal de clients en Personal Training avant de déménager et développer le CrossFit. Cela nous a assuré une certaine sécurité financière et nous n’avons pas dû mettre grand chose directement de notre poche.
Au niveau investissement en matériel, nous avons acheté au début pour environ 15000 €. Nous espérions pouvoir entraîner maximum 15 personnes à la fois. Les rameurs ne faisaient par exemple pas partie de nos achats de départ.

Un autre grand problème pour nous a été de trouver un endroit adéquat.
Un ancien entrepôt avec de hauts plafonds est évidemment le top ! Pour cela nous avons fait jouer notre réseau de connaissances et diverses propositions sont arrivées assez rapidement.

En combien de temps prévoyez vous d’être rentables ? Si oui, en combien de temps l’avez-vous été ?

Vincent : Tout dépend évidemment de ce que l’on entend par être rentable. Par chance Geoffrey et moi avions tous les deux une autre activité à côté (lui Personal trainer et moi Kinésithérapeute), sans quoi cela n’aurait pas été évident au début.
Nous avons mis 2 ans à être vraiment « rentable », c’est-à-dire pouvoir recevoir une petite rétribution de notre société.

Que pensez-vous de la certification 1 nécessaire (entre autres) pour être coach dans une salle de Crossfit ? Réelle utilité ou marketing ?

Yves : Ca me paraît essentiel que les Coachs aient suivi une formation, qui va leur apprendre non seulement à exécuter les mouvements, mais surtout à corriger les mouvements des personnes qui viennent s’entraîner. La formation level 1 consacre beaucoup de temps au fait d’apprendre à « lire » une position et pouvoir directement fixer les problèmes dans la posture ou l’enchaînement des gestes.
Ca permet aussi que tous les coachs CrossFit partagent un ensemble de principes de base. Même si chacun peut s’inspirer de son propre parcours sportif, tous les coachs CrossFit du monde peuvent se retrouver sur ces principes.

Vincent : cette certification est pour ma part indispensable. Connaissance des mouvements, lecture des positions, bases en nutrition Zone et Paléo, etc…
Pour pouvoir entraîner chez nous, nous exigeons par ailleurs que nos coachs aient tous passé leur certification Level 1.

VOTRE SALLE

Quel public avez-vous dans votre salle quant à la nationalité, l’âge et le milieu professionnel ?

Yves, Vincent : Notre public est majoritairement belge, mais nous avons aussi beaucoup d’expatriés. Cela est dû à la fois au caractère international de Bruxelles (institutions européennes, Capital de l’Europe, etc…), et au fait que les expatriés nordiques ou anglais, par exemple, connaissaient le CrossFit avant les Belges…

Nous avons des adhérents de tout âge et de tout milieu professionnel. Ce dernier point est quelque chose que j’apprécie particulièrement dans le CrossFit : s’entraînent ensemble un policier, un prof de math, un avocat, un carreleur, une mère au foyer, un étudiant, un cuisinier, etc. Et l’esprit de communauté, doublé du fait de « souffrir ensemble », font que tous ces gens partagent un ensemble de choses. Il y a peu de lieux semblables dans la société.

Quelles sont les diplômes et expériences professionnelles et sportives du staff de votre salle ? Quelles sont selon vous les qualités nécessaires pour être un bon coach ?

Yves, Vincent : A CrossFit Brussels, nous avons la chance de pouvoir compter sur une équipe pluridisciplinaire. Il y a un kiné, un éducateur physique, un commercial, un cuisinier, et des coachs qui ont des parcours variés comme profs de sport, sportifs de haut niveau, etc. Cette variété des parcours est une vraie richesse pour la salle.

Les qualités d’un bon coach sont :
L’écoute : être à l’écoute des athlètes qu’on entraîne, de leurs objectifs, de leurs progrès. C’est cela qui permet d’avoir les mots justes pour les encourager et les faire progresser.
La connaissance : le CrossFit est une méthode qui se base sur tout un corpus scientifique, à propos des filières énergétiques, des chaînes musculaires, des mouvements fonctionnels, de l’alimentation, etc. Un bon coach doit connaître tout cela.
L’exemplarité : le Coach CrossFit doit pouvoir être un exemple, autant au niveau de ses propres mouvements, qu’à un niveau plus général (alimentation correcte, mentalité positive dans les WODs, etc.)

Quelles sont les interrogations, craintes, et éventuellement préjugés des personnes qui viennent frapper à votre porte la première fois, et qui ne connaissent que très peu, voir pas du tout le Crossfit ?

Yves, Vincent : Cela dépend du type de client. Ca va paraître un peu stéréotypé, mais je dirais qu’il y a deux types de clients craintifs.
1. L’ancien Body-Builder qui a été formaté à l’hypertrophie. Il est clairement attiré par les images de compétitions CrossFit qu’il voit sur Youtube, tous ces gars qui font des trucs de dingue aux Games, mais il a peur de « perdre » du muscle. Il faut lui montrer d’une part qu’on ne perd pas vraiment de masse musculaire avec le CrossFit, mais il faut surtout lui montrer que des muscles gonflés n’ont aucun intérêt s’ils ne peuvent pas fonctionner tous ensemble de manière coordonnée et explosive, pour soulever une charge ! Généralement, lors du premier entraînement, il se rend compte que ses muscles hypertrophiés ne l’aident que très peu, et qu’il est en fait plus faible qu’un père de famille au physique banal, qui s’entraîne depuis quelques mois. Il revient dès le lendemain, motivé par un nouveau challenge…
2. La personne qui veut se remettre en forme. Elle n’est pas spécialement sportive, et n’aime pas les salles fitness classiques. Soulever des charges lourdes lui fait peur. Elle recherche une méthode qui va lui permettre de reprendre en main sa condition physique et ses capacités. Il faut lui montrer que des mouvements d’haltérophilie sont d’excellents mouvements pour apprendre à mouvoir une charge dans l’espace, et pour renforcer toute la sangle abdominale. Après quelques séances, elle se rend compte qu’elle est plus forte que ce qu’elle croyait, elle prend goût au fait de soulever des charges lourdes, à frapper sur un pneu, etc.

Comment se déroule votre séance découverte du Crossfit avec les nouveaux arrivants ? Quelle est ensuite la séance type ? Qu’en est-il de votre politique pour les séances en plein air ?

Yves, Vincent : Comme la plupart de nos coachs sont des coachs expérimentés, nous leur faisons confiance pour intégrer de manière idéale des nouveaux adhérents dans un entraînement. Nous avons effectivement remarqué qu’en Belgique, les séances réservées aux nouveaux ne fonctionnaient pas bien. D’autant plus que, comme je l’ai dit dans la question précédente, il y a des « nouveaux » avec des profils fort différents.
Donc, le Coach prend le temps de voir avec eux les mouvements de base qui leur permettra de participer au WOD avec tout le monde, mais avec des charges et des mouvements adaptés. Par exemple, s’il y a des Squat Cleans dans le WOD, le nouveau pourra apprendre les med-ball clean en début de séance, pendant que les autres travaillent un mouvement en force (1 rep max par exemple), et il fera des med-ball clean dans le WOD. Mais s’il n’arrive pas à maîtriser les med-ball clean, il pourra aussi faire le WOD en faisant des air squats. En fait, tout mouvement peut être simplifié pour un nouveau. De la sorte, les nouveaux se sentent tout de suite pris dans l’entraînement et dans son énergie.
S’il accroche, il lui sera proposé deux séances individuelles avec un Coach qui lui apprendra les mouvements de base. Et par la suite, il aura toujours la possibilité de re-demander une ou deux heures de travail individuel avec un Coach.

Les séances en plein air se font occasionnellement pour le fun, pour faire connaître le CrossFit et pour renforcer les liens entre nos adhérents. Et durant les 15 jours sur l’année où il fait beau en Belgique lol, nous intégrons de la course à pied en extérieur dans nos WODs…

Lors de vos séances encadrées, quelle est le nombre maximum de personnes qu’un coach de votre salle peut coacher et surveiller ? Comment se traduit concrètement un coaching façon Crossfit ?

Yves, Vincent : 10 à 12 personnes est un nombre idéal pour un WOD. Au-delà de cela, il est difficile de pouvoir corriger tout le monde. Chaque entraînement commence par un Warm-up, ensuite nous travaillons généralement un mouvement en « skills », puis le même mouvement ou un autre, en « Force ». Après cela, nous faisons le WOD à proprement parler, c’est-à-dire la partie à haute intensité. Les dernières minutes de la séance sont consacrées à des étirements et différents exercices de mobilité.
La programmation est faite sur plusieurs semaines et permet une progression constante. Il y a toujours deux entraînements en même temps, puisque la salle est assez grande pour le faire.

Sur la semaine, il y a les entraînements CrossFit de base, ainsi que des entraînements plus « ciblés », comme « CrossFit Football » (accent mis sur l’explosivité, avec un coach formé par John Welbourn, de CrossFit Football), « CrossFit Weightlifting » (accent mis sur la technique des soulevés olympiques), « CrossFit Elite » (pour celles et ceux qui en veulent « plus » et qui ont une carte à jouer au niveau compétitions), « CrossFit Force » (accent mis sur la force, inspiré par le programme de WestSide Barbell de Louie Simmons), et enfin une séance « Kids » réservée aux enfants. Même si les entraînements CrossFit de base abordent déjà toutes ces dimensions (force, weightlifting, explosivité, etc.), les entraînements plus ciblés permettent à certains de travailler davantage une dimension (parce qu’ils ont une faiblesse à ce niveau, parce que c’est nécessaire pour leur sport, etc.). Des séances similaires en endurance sont également prévues, parce que plusieurs de nos coachs sont aussi certifiés « CrossFit Endurance ».

Pourquoi un surcoût de l’abonnement par rapport à des salles traditionnelles ? Quelles sont vos arguments pour convaincre les gens de s’abonner ? La plupart des visiteurs accrochent t-ils facilement au concept Crossfit ?

Yves, Vincent : Le surcoût correspond simplement à l’encadrement. Dans une salle classique, vous payez l’accès et l’utilisation des équipements. C’est tout. Dans une salle CrossFit, il y a un Coach qui est là pour vous encadrer. Il vous connaît, connaît vos objectifs, remarque vos progrès, vous encourage, prend de vos nouvelles, etc. Si on compare l’abonnement à une salle CrossFit avec les services d’un personal Trainer dans une salle classique, il n’y a pas de surcoût ! Que du contraire.
La plupart des gens accrochent. Pour des raisons différentes. Mais tous remarquent qu’ils progressent et c’est cela qui donne envie de continuer !

Avez vous des perspectives d’évolution de votre salle ? (infrastructures, services supplémentaires, etc)
Quelles sont vos ambitions ?

Vincent : au niveau de notre salle actuelle et des infrastructures, nous avons le projet de réorganiser l’agencement de la salle afin d’être plus efficace dans l’organisation des Wods. Nous aurons dans quelques semaines une énorme cage à tractions de plus de 10m de long qui séparera 2 aires de Wods pouvant accueillir de 10 à 15 personnes sur chaque aire. Chris Spealler himself nous a d’ailleurs aidé dans ce projet.

Notre ambition pour 2012 est d’ouvrir une autre salle de CrossFit dans le Nord de Bruxelles, la salle actuelle se trouvant dans le Sud de la ville.

LE CROSSFIT

Que pensez-vous du Crossfit comme instrument de préparation physique à des sports spécifiques ? Des membres de votre salle l’utilisent-ils de cette manière ? Si oui, obtiennent-ils des résultats significatifs dans leurs disciplines respectives grâce au Crossfit ?

Yves, Vincent : Ah ! La fameuse question qui fait couler beaucoup d’encre en France 😉 Oui, je suis convaincu qu’il y a un intérêt pour tout athlète de haut niveau d’intégrer le CrossFit dans son entraînement. Bien sûr, je ne dis pas qu’il ne doit plus s’entraîner qu’en CrossFit. Il doit garder tout l’entraînement qui correspond aux demandes et aux gestes de son sport.
Il y a de nombreux exemples de sportifs de haut niveau qui ont intégré le CrossFit dans leur entraînement. Et avec beaucoup de succès. En Belgique, il y a quelques semaines, le golfeur Nicolas Colsaerts était cité dans le presse pour ses excellents résultats. L’article interrogeait son préparateur physique : Richard Vanmeerbeek, Coach et athlète à CrossFit Brussels. Richard était aux CrossFit Games en 2010…

Quels sont selon vous les principaux avantages, mais aussi inconvénients du Crossfit ?

Yves : Les principaux avantages du CrossFit sont ses trois principes de base : des mouvements fonctionnels (c’est-à-dire complets, polyarticulaires, naturels, etc.), constamment variés (donc le corps ne s’habitue pas) et exécutés à relativement haute intensité (qui est le facteur physiologique le plus important pour progresser). A cela, je rajouterais l’esprit de communauté qui se sent aussi bien dans une salle, que au niveau international. Les Games Open en seront encore un excellent exemple.
Je ne vois pas d’inconvénients majeurs. Il revient à chaque salle de travailler sur des points qui seraient plus négatifs. Chaque salle a une grande liberté. Il n’y a pas d’excuses s’il persiste des inconvénients.

Que pensez vous de l’avenir du Crossfit en France ?

Yves : L’avenir du CrossFit en France est très prometteur ! La France est en train de rattraper son petit retard initial et sera certainement une grande nation du CrossFit au niveau européen, au même titre que le Royaume-Uni ou certains pays nordiques. Cela est dû à la motivation et la persévérance de gens comme ceux qui ont fondé CrossFit Bordeaux, CrossFit Montpellier, CrossFit Toulouse ou CrossFit Cannes, ainsi que de celles et ceux qui ont « propagé le virus » comme Play-Musculation, par exemple ! A cela s’ajoute maintenant les moyens énormes de Reebok France qui s’engagent dans le CrossFit français avec un esprit très positif et encourageant !
Je suis sûr d’une chose : une salle va ouvrir près de chez vous. Et cette phrase est vraie quel que soit l’endroit où vous habitez en France 😉

Pour plus d’informations sur la salle de Crossfit Brussels, visitez leur site internet à cette adresse:

[button color= »red »]http://www.crossfitbrussels.be/index.php[/button]

2 réflexions sur “Crossfit Brussels répond à nos questions

  • zagre bakary

    Bonjour svp nous sommes en côte d ivoire et nous voulons construit une grande salle de crossfit pourriez vous nous envoyer les dimensions merci.

    Répondre
  • khadraoui

    bonjour nous ouvrons prochainement une salle de crossfit au maroc nous avons fait faire des devis chez eleiko que pensez vous de cette marque pour le materiel crossfit. pour le sol on nous préconise un tas de dimension allant du 6 /10/15 nous avons finis par choisir 30mm sachant que la salle sera située au 3ème étage

    Répondre

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