Portrait d’un crossfiteur – Guilhem Garivier
16ème du récent Italian Throwdown, Guilhem Garivier dit Gary, coach à CrossFit Montpellier s’est prêté au jeu de l’interview. Faisons connaissance avec cet athlète de poche aux performances impressionnantes est en pleine progression. S’il a loupé la qualification pour le Battle of London cette année, il y a fort à parier qu’il sera finaliste l’an prochain.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Guilhem Garivier, surnommé Gary par la majorité de mon entourage, je mesure 1m66 pour 76kg. J’ai pratiqué pas mal de sports très jeune tels que le judo, le foot, le basket, la boxe anglaise, le grappling et le full contact.
J’ai un bac STT, je suis rentré dans l’armée en 2006 pour une durée de 6 ans. Je suis retourné dans le civil en 2012, et pour ma reconversion j’ai passé un brevet d’état dans le sport ainsi que le level 1. Je suis également certifié CrossFit Gymnastics depuis peu. Je travaille à la box CrossFit Montpellier en tant que coach.
J’aime passer mon temps libre avec mes amis, nous retrouver pour manger ensemble, aller au cinéma, faire d’autres sports ou des challenges tels que les courses à obstacles comme récemment à Marseille à la Spartan Race. J’aime aussi voyager hors de France quand l’occasion se présente.
Comment as-tu connu le CrossFit ? Qu’as-tu aimé ? Qu’est-ce que le CrossFit t’apporte dans la vie ?
J’ai découvert le CrossFit 2 mois avant de quitter l’armée en 2012. C’est mon cousin qui m’en avait parlé. La première chose qui m’a fait accrocher ce sont les valeurs, similaires à celles de l’armée, auxquelles j’ai toujours adhéré : l’esprit de groupe, la cohésion, le dépassement de soi et de ses propres limites, donner le meilleur à chaque fois. Et puis j’aime les mouvements fonctionnels transférables dans le quotidien, surtout ceux de gym. A l’armée je passais mon temps libre à faire des pompes et des tractions, je m’exerçais déjà sur les handstand push up et les muscle up à la barre. Quand j’ai vu qu’il y en avait dans ce sport j’ai trouvé ça génial. En plus de toute la palette de mouvements qu’offrait cette discipline, ce que j’aime particulièrement c’est de savoir que je peux partager un WOD à côté d’une personne de tout âge ,venant de toutes catégories de métier, d’un autre pays, qu’il soit sportif professionnel ou sédentaire. Au final cette personne est là pour la même chose que moi et surtout elle n’a pas peur de se remettre en question, quelque soit son niveau physique ou ce qu’il a déjà entendu auparavant, ce qui lui permet de m’apprendre des choses tout comme je pourrais lui en apprendre.
Dans la vie le CrossFit me permet de me sentir en bonne santé (je ne me suis blessé qu’une fois, légèrement, et ne suis pas tombé malade depuis que je le pratique). Il me permet aussi d’avoir une hygiène de vie correcte, de partager et de me dépasser dans l’effort, de progresser sur ce que j’ai acquis ou sur mes lacunes. J’essaie d’être meilleur chaque jour, pour moi et pour les gens qui m’entourent et qui me font confiance. De plus la discipline est en constante évolution, elle ne s’arrête pas sur des bien-fondés. J’adore ce principe de mise à jour qui profite à tous les athlètes, et les conseils qu’on peut s’apporter les uns aux autres. Je suis en compétition avec moi-même tous les jours. Il n’y a rien de plus enrichissant, je pense, que de vouloir être meilleur que la veille.
Es-tu adeptes d’autres sports ?
J’aime toujours regarder le basket, ainsi que la boxe anglaise que j’aimerais reprendre prochainement en loisirs pour m’amuser si mon temps libre me le permet. Le CrossFit reste ma principale activité, mais j’aime faire d’autres sports ou même les découvrir : faire des volleys en été à la plage, des courses à obstacles,… J’aimerais également refaire de la randonné pour m’oxygéner le cerveau, mais il faut du temps pour pouvoir se consacrer à tout ce qu’on aimerait faire.
De quelle manière se déroule ta semaine d’entrainement et tes séances ?
Je m’entraine 4 ou 5 fois dans la semaine. Je mets l’accent sur mes points faibles et sur les mouvements que je maitrise le moins ou qui me font le plus souffrir dans les wods afin d’équilibrer au mieux mes qualités physiques. Dernièrement je me replonge dans la gym car elle est trop souvent délaissée. Mais elle est primordiale pour le développement de la force du haut du corps.
Fais-tu des entraînements spécifiques d’haltérophilie ?
J’essaie de faire les 2 mouvements (snatch et clean and jerk) au moins une fois dans la semaine dans ma box. Pour la technique, j’ai la chance d’évoluer près de Guillaume Loeuillet qui est expert entraineur haltérophilie, ça m’aide beaucoup.
Comment gères-tu l’alimentation ? Suis-tu une diète particulière ?
J’ai testé pas mal de trucs depuis mes débuts dans le CrossFit. J’y ai trouvé des bénéfices à chaque fois, que ce soit avec The Zone, le jeune intermittent ou le cyclage des macro nutriments. Toutes les méthodes m’ont permis de contrôler ma faim et surtout d’être en bonne santé tout en progressant, sans avoir de sensation de faim entre les repas. Maintenant que je maitrise tout ça je pioche entre les 3. Mais globalement je mange plus qu’avant, car dans une optique compétition je pense qu’il faut privilégier les calories, il faut du carburant pour un sport de haute intensité et la récupération est primordiale.
Qu’as tu pensé des compétitions auxquelles tu as participé ?
J’ai adoré ! J’étais en Italie pour les « Italian Throwdown ». Rebecca Voigt commentait l’évènement et le plateau d’athlètes était impressionnant : Lacee Kovacs notamment, notre Gigord national, Florent Paillasson, des membre de la French Invictus Team, et bien d’autres encore. C’était très enrichissant pour moi car c’était seulement la 2eme fois que je m’alignais sur un event du genre. Mais je me sentais petit au milieu de tout ça. J’ai tout donné à chaque WOD car je ne voulais pas être déçu de ma performance, je me fichais du classement et j’étais là pour découvrir. J’ai aimé le regroupement avec les français, ça m’a permis de rester motivé et d’avoir du soutien, ce qui est très important dans une compétition. Ce qui m’a plu c’est que des personnes du public italien que je ne connaissais pas me félicitaient, ça m’aidait à « jouer ma vie » sur tous les WOD. L’ambiance entre les athlètes est très bonne surtout en fin de WOD : on se félicitait au sein des heats car on était tous esseulés. Je n’ai pas de points négatifs à part une chose : le WOD 1 de la compétition dévoilé le jour même était le même que celui des qualifications, ce qui a permis de mettre en doute la qualité de judging et du respect des standards de mouvements au sein des boxes lors de qualifications puisque les résultats sur place ont été très différents. Le classement des qualifications est de fait très contestable.
Ce serait bien désormais, vu le nombre de boxes affiliées, de pouvoir faire des compétitions inter-box comme Montpellier a pu le faire avec « Kip my CUP ». Çà permettrait de faire évoluer la communauté en rencontrant d’autres athlètes et d’autre coaches.
Quels sont tes objectifs sportifs pour cette année?
Cette année j’aimerais faire d’autre compétitions, le plus possible, que ce soit en France ou à l’étranger peu importe. Je ferai les « Open » pour me situer mais je sais déjà que le niveau des « Regionals » est bien trop élevé pour moi. Je n’ai pas réussi à me qualifier pour le « Battle of London » mais j’irai en spectateur pour encourager les Français. J’ai une grosse marge de progression devant moi, vu mon niveau, et j’aimerais éviter de me blesser également.
Te sens-tu prêt pour ces objectifs ?
Oui bien sûr, ça va de soi. Je suis confiant car le travail paye toujours, dans tous les cas de figures. Je dois rester assidu dans ce que j’entreprends. Pour moi, ne pas me qualifier n’est pas un échec, mais plutôt avoir l’avantage de découvrir ce qu’il faudra travailler et faire progresser pour la fois suivante. Il faut apprendre de ses erreurs. On ne nait pas fort, on le devient.
Qu’en espères-tu ?
J’espère pouvoir rencontrer des gens à nouveau et revivre ce que j’ai vécu à Padova (Italie), continuer à m’enrichir, apporter aux autres pour qu’ils progressent également. « Il n’y a de richesse que d’hommes ».
Quels exercices appréhendes-tu ?
Je n’appréhende aucun exercice. J’ai des points faibles, comme tout le monde. Je travaille dur sur ces points faibles, sur les mouvements qui font du mal aux petits gabarits comme les Wall Ball Shots, le rameur ou les box jumps. Je crois que l’essentiel est de ne pas montrer ses faiblesses, c’est là que le mental intervient dans ce sport. Être en mesure de ne pas subir ce contre quoi on se bat est déjà un avantage, et il faut en jouer constamment.
Lesquels apprécies-tu ?
J’aime énormément tous les exercices de gym (le travail aux anneaux notamment) et l’haltérophilie.
Peux-tu nous donner quelques-unes de tes performances ?
Fran : 3’17
Diane : 2’20
Snatch: 90kg
Deadlift : 200kg
Je n’ai pas énormément de perfs récentes parce que je trouve que les max sont assez traumatisants. Donc j’en fait quelques fois pour savoir où j’en suis mais j’essaye surtout de me préserver.
Un dernier mot pour conclure ?
Pour conclure, ma devise : be better everyday !