Interview Box Le Havre – Accrosport
Comment avez-vous connu le CrossFit ? Quels aspects de la discipline vous ont fait accrocher ?
Nous gérons des clubs de fitness, des endroits où l’on s’entraîne, et nous sommes en veille permanente sur tout ce qui est du domaine de l’entraînement, nous voyageons très régulièrement notamment pour des séminaires ou des conventions en Europe, aux Etats Unis jusqu’en Nouvelle Zélande. Nous avons découvert le CrossFit par le net il y a déjà 4 ans, intrigués, puis intéressés, nous l’avons « pratiqué pour nous » avec les moyens du bord. Puis nous avons profité d’une convention à San Francisco pour se faire un WOD à « SanFrancisco CrossFit », tant qu’on y était, on s’est aussi fait quelques séances au « CrossFit Soma ». L’injection était complète, on n’a plus lâché, on savait dorénavant que c’était un « truc » génial qui satisferait certains de nos client(e)s.
Quels sont les diplômes et expériences professionnelles et sportives du staff de votre box ?
Brevet d’état ou BP jeps etc et level 1. Notre staff est à l’image de nos clubs, passionnés et sportif.
Les coachs CrossFit de votre établissement pratiquent-ils encore Les Mills ? Si oui, le passage de l’enseignement de l’une à l’autre activité se fait-il facilement ?
Bien sûr, ils enseignent Les Mills ou des cours d’aqua ou font du coaching ou de l’accueil des nouveaux membres etc… Il n’y a aucune contre indications. Ce qui compte c’est l’esprit et la volonté avec laquelle on se donne dans ces différentes activités. Pour nous il tient (l’esprit) à proposer à nos clients le meilleur de ce qu’ils sont venus chercher. Or ils savent souvent ce qu’ils veulent mais ont des idées préconçues sur le moyens d’y arriver. A nous de leur proposer les meilleures options.
Quelles sont vos installations et votre matériel ? Des mouvements vous sont-ils pour le moment interdits ?
Notre matériel c’est Rogue, pas de mouvement interdits. On gère les impacts, il n’est pas indispensable de jeter une barre pendant un WOD, par contre il est nécessaire de pouvoir se dégager pour « jouer » avec des charges lourdes.
Comment se déroule une séance type dans votre établissement ? Quelle est la limite de participants à une séance encadrée par un coach ?
Comme préconisée par CrossFit, échauffement, skill, WOD, after WOD & stretch, on s’tape dans la main et à demain. Pas plus de 10 par séance.
Comment se passe la coexistence au sein de votre établissement entre pratiquants des Mills et pratiquants de CrossFit ? De quelle manière présentez-vous le CrossFit aux clients habitués aux cours collectifs ? Quelles sont les passerelles entre les pratiquants des deux disciplines ? Les Crossfiteurs vont-ils facilement vers les Mills ou bien l’échange ne se fait-il qu’à sens unique ?
Je ne vois pas le sens de cette question, le CrossFit n’est pas un ghetto, les cours collectifs sont déjà très variés il y a peu de proximité entre un cours de RPM et un cours de Sh’bam. Pourtant certains client sont transversaux sur ces cours, idem avec le CrossFit. CrossFit dit aussi clairement « regulary learn and play new sports ». Et puis, comme je l’avais exposé sur le facebook de Yves Patte suite à son interrogation, il y a une vraie proximité entre le CrossFit et les clubs de fitness (voir ici, le 1er novembre).
L’instauration d’une box au sein d’un établissement de fitness a t-il été un choix volontaire (faire découvrir le Crossfit plus facilement à un grand nombre de personnes) ou a t-il été une question de logistique/infrastructures ?
Bien sûr que l’idée était de faire découvrir cette pratique au plus grand nombre, c’était aussi cohérent avec notre slogan « la vie n’est qu’un entraînement ». La logistique/infrastructure est plutôt une limite au développement des box.
Comment se compose la population de votre box ? Nous savons que les cours collectifs attirent une énorme majorité de femmes: la répartition hommes/femmes dans votre box est-elle impactée par cet environnement ?
Non, nos clubs ne sont pas des clubs de cours collectifs, mais des clubs de sport, notre population est répartie à 55 – 45 comme la population française, comme en CrossFit.
Concernant la formule d’abonnement, celui-ci donne accès au CrossFit mais aussi à la pratique des Mills, Zumba et autres. Souhaitez-vous garder cette formule pour l’avenir ou au contraire allez-vous tendre vers une individualisation de la pratique du CrossFit ?
Non, Le CrossFit fait partie des prestations de notre club, pour pouvoir accéder au CrossFit il faut être adhérent au club. Peu importe la formule, ce qui compte pour nous c’est d’être cohérent avec le prix du marché. Actuellement, nous ne gagnons pas d’argent avec le CrossFit, nous essayons de ne pas en perdre nous nous faisons plaisir et nous positionnons notre image de club de sport.
Vous devez bientôt réaliser des travaux pour votre box: de quelle nature vont-ils être ? Avez-vous d’autres perspectives d’évolution à plus ou moins court terme ?
Les travaux concerne Rouen qui ne joui pas encore de sa box contrairement à notre club du Havre qui est la seule box de notre enseigne.
Que pensez-vous de l’avenir du CrossFit en France ?
Un gros clivage entre les progressistes et les conservateurs. Le CrossFit n’est déjà plus underground et même si je comprends bien la nostalgie de ceux qui regrettent ce passé de pratique élitiste, c’est bien l’ouverture du CrossFit au plus grand nombre qui lui permettra de continuer à évoluer, durer et être reconnu. Il y aura des dommages collatéraux mais le CrossFit est un business, en ce qui me concerne je n’ai rien contre le business surtout s’il est fait correctement.
Faudrait pas oublier que c’est Mr Glassman himself qui a fait le choix de vendre l’utilisation du nom CrossFit à Reebok et que si Reebok l’a fait c’est pour vendre des chaussures certes mais aussi parce que le produit est bon ! Je trouve ça plutôt bien qu’un bon produit puisse accéder à beaucoup.
Cyril Feugère