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Interview de Benjamin Hennequin pour Play-Fitness.fr

Benjamin Hennequin, vice-champion du monde d’haltérophilie dans la catégorie des – de 85kg a gentiment accepté de répondre à nos questions, concernant l’haltérophilie, son entrainement, ainsi que sur ce qu’il pense du CrossFit.

Voici tout d’abord son palmarès :

Jeux Olympiques : 6e à Pékin en 2008
Championnats du monde : 2e à Paris en 2011, 8e à Antalya en 2010 et 24e à Chiang Maï en 2007
Championnats d’Europe : 3e à l’épaulé jeté à Lignano en 2008, à Kazan en 2011, 4e à Strasbourg en 2007, à Lignano en 2008 et à Ciechanow en 2009, 5e à Wladislawowo en 2006 et 6e à Antalya en 2012
Championnats de France : 1er en 2003, 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011 et 2012
Records personnels : Arraché : 170 (RF) – epaulé jeté : 208 (RF) – total Olympique : 378 (RF)
Meilleure performance 2012 : 382 (167+215) en 94 kg

Comment êtes-vous venu à pratiquer l’haltérophilie ? A quel âge avez-vous commencé ?

J’ai commencé à pratiquer l’haltérophilie au club de Saint-Médard-en-Jalles à l’age de 11 ans. Mon père faisait de la force athlétique (discipline voisine), il était très bon dans ce sport, donc je me suis dis que si il était si bon, je pourrais l’être à mon tour…
C’est un bon ami à lui et ancien de l’équipe de France Cosnard Patrice qui m’a initié à cette discipline.

Que diriez vous à un enfant hésitant entre le foot et l’haltérophilie pour qu’il choisisse votre sport ? Que pensez-vous de la peur des parents face à ces gestes spectaculaires ?

L’haltérophilie est un sport très complet qui nécessite de la coordination, de la souplesse et de la vitesse. Je pense que pour un enfant ce sport peut être très ludique car les mouvements sont nombreux, et il est certain qu’il trouve des gestes auxquels il prend plaisir…
Il est normal que les parents soient un peu réticents à l’idée que leurs bambins pratiquent ce sport dit « de brute », mais ils se trompent car ce sport chez les jeunes se nomme « l’école du dos ». La croissance n’est en aucun cas mise en danger car les poids soulevés sont minimes. On va accentuer sur la position du dos et la technique pour que le lever de barre n’aille pas à l’encontre de l’intégrité physique de la personne. De plus il prendra de bonnes positions pour la vie de tous les jours (soulever des objets du sol, etc).

A quel moment êtes-vous passé de sport loisir à la construction d’une carrière professionnelle ? Il y a t-il eu un déclic ?

A partir de l’age de 18 ans je me suis rendu compte que j’avais de bonnes dispositions à la pratique, mais il fallait que je m’entraîne plus dur encore. Je suis donc rentré a l’INSEP afin d’avoir du temps pour ma préparation d’athlète et par la même occasion faire une formation d’entraîneur. Par rapport à mes camarades d’entrainement j’ai remarqué que j’avais encore de la marge. C’est là où j’ai eu le déclic.

Il y a t-il un haltérophile et/ou un athlète d’une autre discipline que vous admirez particulièrement ?

Il est difficile pour moi de dire que j’admire plus un athlète q’un autre, nombreux sont ceux que je respecte et que j’admire. Rocky (même si il vient d’une fiction) est la personne qui m’a fait énormément progresser grâce à son mental et à sa détermination. C’est lui que je choisis ; )

Vous avez annoncé sur votre blog en novembre 2012 une opération des genoux pour cette année transitoire. Comment se passe votre rééducation ? Êtes-vous satisfait de l’opération ? Est-ce encore trop tôt pour viser une compétition ou avez-vous déjà un challenge en vue à l’international ?

L’information a été erronée, ce n’est pas une opération mais des interventions à base de PRP sur mes genoux. Je ne suis pas encore satisfait car les douleurs persistent. Un tiers de mon tendon rotulien droit a été déchiré, il me faudra donc plus de temps que prévu pour revenir.
Je viserai les championnats du monde au mois de novembre car je vais prendre le temps de me préparer pour ne plus avoir de soucis à l’avenir.

Beaucoup de nos lecteurs pratiquent votre discipline en tant que loisir en club d’haltérophilie ou en « box » de CrossFit. Comment se déroule une séance type d’un athlète de haut niveau ? Combien d’entraînements il y a t-il par jour et par semaine ? De quelle durée ? Des cycles sont-ils organisés selon les périodes de l’année et les échéances ? Si oui, de quelle nature sont-ils ?

Il n’y a pas beaucoup de différences entre l’entraînement de club est un entraînement de haut niveau. La seule chose qui diffère est le fait que les séances soient plus rapprochées: environ 9 séances par semaine.
Leur durée varie selon la période. La séance du matin dure entre 1h30 et 2h avec 2-3 mouvements, et celle du soir entre 2h et 2h30 avec 4-5 mouvements.
On commence par une période foncière, puis semi-technique, et enfin par de l’affûtage. Plus on se rapproche de l’échéance plus l’intensité est élevé et les répétitions réduites pour préparer le corps à être le plus performant possible.

Comment pourriez-vous résumer votre alimentation ?

Ma nourriture est la même qu’une personne lambda, sauf que je prend des compléments alimentaires à base de protéines et d’acides aminés.

Vous avez la réputation d’être un jeteur plutôt qu’un spécialiste de l’arraché. Sur quel exercice pensez-vous avoir la meilleure marge de progression ?

Je pense avoir autant de marge sur l’arraché que sur l’épaulé jeté.

Pratiquez-vous d’autres disciplines ? (en complément de l’haltérophilie ou en loisir)

Hors saison je pars faire des balades en vélo, me jeter dans les vagues à l’océan.
Je ne me suis jamais essayé à ces disciplines car la filière musculaire n’est pas du tout la même. Je suis encore en activité et je pense vraiment essayer un jour pour voir où mon corps est capable d’aller. C’est comme si vous demandiez à un sprinteur de 100m de faire du 800, il exploserait à coup sûr ; )

Il me semble que vous connaissez le CrossFit par le biais de la salle présente à Cenon près de Bordeaux. Avez-vous pu vous y essayer ? Qu’en pensez-vous ? En tant qu’haltérophile, comment voyez-vous le développement de cette discipline en France ?

Je n’ai pas encore essayé le CrossFit car la filière est différente. Etant encore en activité, je n’ose pas m’exploser ; )
Je pense que ce sport va encore plus cartonner dans les années qui viennent car beaucoup de personnes m’en parlent (en bien).

Blog et Facebook de Benjamin Hennequin

2 réflexions sur “Interview de Benjamin Hennequin pour Play-Fitness.fr

  • Hennequin Pascale

    Fière de ton parcours Ben quand je te vois je vois ton père mais tu as une qualité en plus la patience et le partage GROS BISOUS

    Répondre
  • Sympa cette interview.

    C’est toujours intéressant d’avoir des témoignages de sportifs de haut niveau.

    Sportivement

    Répondre

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